C'est en Ukraine, dans le Donbass, en novembre 2005, que j'ai séjourné pour la première fois chez Hennadiy, mineur à la mine N° 1 de Vouhledar, littéralement "Le don du charbon". J'ai ensuite suivi Hennadiy jusqu'à son lieu de travail, à 500 mètres sous terre.
L'ascenseur plonge rapidement, provoquant une sensation de bouchon dans les oreilles, tandis que l'humidité et le courant d'air s'intensifient. « Bienvenue dans mon bureau ! » me lance-t-il avec enthousiasme.
Jusqu'en 2012, j'ai eu le plaisir de retourner plusieurs fois dans cette mine, heureux de retrouver Hennadiy et ses compagnons de brigade. Au cours de ces visites, ils m'ont offert des portraits puissants.
J'ai voulu retranscrire cet univers intense et exigeant, en m'inspirant de la lumière des peintures flamandes et du travail d’Henri Alekan, directeur de la photographie dans ”La Bête humaine” (Jean Renoir, 1938) et ”La Belle et la Bête” (Jean Cocteau, 1946).
J'ai réfléchi à une série de photographies sans concession, où le noir devient une couleur à part entière. J’avais ramené du fond de la mine de Vouhledar un morceau de charbon. L’idée m’est venue de l’utiliser comme seul pigment pour les tirages. La technique de la gomme bichromatée s'est alors imposée.
Ce pigment de charbon minéral n'est pas conçu pour ce type de technique. Cependant, grâce à des essais et des erreurs, les images ont fini par apparaître, chacune révélant sa propre vérité à travers un satiné rugueux et des reflets que nulle autre technique ne peut rendre. Chaque tirage devient ainsi unique.
Aujourd’hui, la mine de Hennadiy et la ville de Vouhledar n’existent plus, détruites par les bombardements russes. Après avoir passé un mois réfugiés dans leur cellier avec son épouse et sa belle-mère impotente, ils ont décidé de fuir. Ils ont enduré 25 jours de galères et d’errance avant d’atteindre la partie non occupée de l’Ukraine, laissant derrière eux plusieurs milliers de dollars et perdant plus de 10 kilos.
C’est une histoire tragique mais qui a connu un dénouement heureux. Ce n’est malheureusement pas le cas pour beaucoup d'autres.
L'ascenseur plonge rapidement, provoquant une sensation de bouchon dans les oreilles, tandis que l'humidité et le courant d'air s'intensifient. « Bienvenue dans mon bureau ! » me lance-t-il avec enthousiasme.
Jusqu'en 2012, j'ai eu le plaisir de retourner plusieurs fois dans cette mine, heureux de retrouver Hennadiy et ses compagnons de brigade. Au cours de ces visites, ils m'ont offert des portraits puissants.
J'ai voulu retranscrire cet univers intense et exigeant, en m'inspirant de la lumière des peintures flamandes et du travail d’Henri Alekan, directeur de la photographie dans ”La Bête humaine” (Jean Renoir, 1938) et ”La Belle et la Bête” (Jean Cocteau, 1946).
J'ai réfléchi à une série de photographies sans concession, où le noir devient une couleur à part entière. J’avais ramené du fond de la mine de Vouhledar un morceau de charbon. L’idée m’est venue de l’utiliser comme seul pigment pour les tirages. La technique de la gomme bichromatée s'est alors imposée.
Ce pigment de charbon minéral n'est pas conçu pour ce type de technique. Cependant, grâce à des essais et des erreurs, les images ont fini par apparaître, chacune révélant sa propre vérité à travers un satiné rugueux et des reflets que nulle autre technique ne peut rendre. Chaque tirage devient ainsi unique.
Aujourd’hui, la mine de Hennadiy et la ville de Vouhledar n’existent plus, détruites par les bombardements russes. Après avoir passé un mois réfugiés dans leur cellier avec son épouse et sa belle-mère impotente, ils ont décidé de fuir. Ils ont enduré 25 jours de galères et d’errance avant d’atteindre la partie non occupée de l’Ukraine, laissant derrière eux plusieurs milliers de dollars et perdant plus de 10 kilos.
C’est une histoire tragique mais qui a connu un dénouement heureux. Ce n’est malheureusement pas le cas pour beaucoup d'autres.
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