Anastasia, école équestre Maria Brodsky, Lviv, juin 2022
Anastasia travaillait dans une concession automobile avant que l'invasion russe à grande échelle de l'Ukraine ne commence le 24 février 2022. Ses parents lui conseillent alors de partir se mettre à l’abri à l’étranger avec son jeune fils Yarema qu’elle élève seule. Elle refuse et décide de rejoindre les Forces armées ukrainiennes.
Pour elle, c’est un choix délibéré, motivé par un profond devoir patriotique. Elle choisit alors de devenir sniper. Après une formation spécialisée, elle est envoyée sur le front près de Zaporijia.
« Les combats étaient très intenses, chaque mètre était littéralement couvert de sang.
Ses chances de revenir vivante de ce cauchemar sont quasi nulles et chaque retour saine et sauve est un véritable miracle et une renaissance. Elle prend le surnom de Phœnix.
Le 28 novembre 2023, par une journée glaciale, son unité repousse avec succès un énième assaut ennemi. En se retirant de sa position avancée, elle marche sur une mine fraîchement posée dans un cratère d’obus. Elle est gravement blessée à la jambe gauche et malgré une évacuation rapide, sa jambe ne peut être sauvée.
De retour à Lviv, sa ville natale, elle est d’abord prise en charge par le centre de rééducation Unbroken, puis par le centre Superhumans. Là, elle rencontre Oleksiy, lui aussi amputé de la jambe gauche. Oleksiy la demandera en mariage peu de temps après.
« Depuis toute petite, j’adore les chevaux… jusqu’à leur odeur ». Elle pratiquait régulièrement l’équitation dans un centre équestre, ce qui l’amenait à participer à des compétitions. Près du front, lors de ses rares jours de repos, elle pratiquait l’équitation.
Lors de la prise de vue, Anastasia est envahie par une grande émotion. C’est la première fois qu’elle remonte à cheval après son amputation.
Maintenant, elle a repris des études de protection de l’environnement. Par ailleurs, elle est l'ambassadrice de la fondation ”Movement Veteranka”* qui aide les femmes vétéranes au retour à la vie civile.
Mais l’envie de reprendre du service la tiraille : « Je ressens le devoir de retourner défendre l’avenir de mon fils ».
(*) https://www.uwvm.org.ua/en/