Bohdan, club de basket Veneto, Kyïv, juin 2024

Après des études à l'université de technologie de Khmelnytskyï, Bohdan travaille peu de temps dans un magasin d’informatique avant de s’engager dans la Garde nationale ukrainienne de 2017 à 2020. Il part ensuite travailler en Pologne et en Tchéquie. Le 24 février 2022, lorsque la Russie envahit l’Ukraine, il retourne dans son pays et s’engage dans les forces spéciales. Il participe à la contre-offensive ukrainienne de la fin de l’été 2022 du côté de Kharkiv.

Le 2 octobre, il part au petit matin en reconnaissance avec son unité au-delà de la rivière Oskil, à travers les lignes ennemies, lorsqu'ils tombent dans une embuscade. Une balle lui transperce un poumon. Ses frères d’arme sont en plein combat, il est obligé de se prodiguer lui-même les premiers secours, mais ses poumons se remplissent rapidement de sang, il suffoque. Heureusement, l'issue du combat tourne rapidement à l’avantage des ukrainiens, Bohdan peut être alors stabilisé puis ramené de l’autre côté de la rivière et descendu dans un abri.
Malheureusement, ils sont touchés par un missile. Bohdan a une jambe arrachée qui ne tient que par son pantalon. L’autre est criblée d’éclats. On lui place des garrots et il est évacué en ambulance vers les lignes arrière. Durant un long trajet de 8 heures, Il tient sa jambe en demandant sans cesse : « On va me la recoudre ? ».

Après deux années d’enfer, de ré-amputations, d’errance d’hôpital en hôpital, il est pris en charge par le centre de rééducation Tytanovi à Kyïv où on lui pose une prothèse de genou après une opération à haut risque. Prochainement, il recevra une prothèse sur sa jambe manquante.

Au total, il aura subi 52 opérations.

Il s’est mis au sport récemment. C’est une énorme découverte, d’autant qu’il excelle au basketball. « Quand je m’entraîne, j’oublie que je n’ai pas de jambe, je me sens comme un être normal. Et quand c’est une compétition, même si l’on perd, à chaque fois c’est comme si c’était mon heure de gloire ! ».

« J’espère que plus aucun pays ne traversera ce que mon pays traverse et qu’on n’oubliera pas que nous avons besoin d’aide ».